mercredi 17 décembre 2008

Asnières sur Seine: « on fonce vers l'abîme les yeux fermés et les oreilles bouchées »



Bernard Madoff -photo ci-dessus- semble être à l'heure actuelle l'homme qui a réussi la plus grande manipulation frauduleuse financière de l'Histoire. Il aurait à ce jour volé 50 milliards de dollars américains, ce montant pouvant être accru par des suites avec les fameuses "hedge funds". Voilà où a mené l'absence réelle de sanctions judiciaires contre d'autres fraudeurs dans le système financier mondial. Il semble bien que la conclusion que tous tirent maintenant de ce désastre international- à savoir sanctionner dérives et fraudes- puisse s'appliquer aussi à la gestion passée d'Asnières sur Seine.

C'est dans l'air du temps, et surtout cela devient une nécessité incontournable pour la Justice, les politiques et...les citoyens en colère croissante. Les millions d'euros disparus dans les anomalies et fautes volontaires de la gestion des époux Aeschlimann doivent être redonnés aux citoyens d'Asnières.

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La crise mondiale s'aggrave, la pauvreté s'étend, la colère populaire monte, les finances municipales sont menacées, les emplois disparaissent.... et le maire continue à pérorer en accumulant les échecs voyants!


« On fonce vers l'abîme les yeux fermés et les oreilles bouchées », tel est le sentiment résumé en une phrase d'une personne très proche du sérail municipal, qui a visiblement gardé sa lucidité.

Ce sentiment est aujourd'hui largement partagé sur un plan plus général dans la cité par les habitants sur fond de crise qui s'aiguise et de scandales à répétition sans sanction.

Lire le journal municipal d'Asnières sur Seine, la prose des politiques de tous bords, voire le blog du maire, Sébastien Pietrasanta, est un exercice utile pour vérifier l'abime gigantesque qui sépare les politiques des citoyens par les temps qui courent.

Certes, Sébastien Pietrasanta, à la recherche désespérée d'une reconnaissance publique qui ne vient pas, multiplie, comme Nicolas Sarkozy, les « effets d'annonce » alors que montent les inquiétudes légitimes, que s'accroît la colère citoyenne et que les problèmes urgents se multiplient en s'exacerbant en même temps.

Alors que tout le pays- comme la population d'Asnières- s'angoisse pour son avenir matériel quotidien, il annonce soudain, sans que cela ait fait l'objet de la plus infime concertation avec quiconque.... que les repas des cantines des écoles publiques passeraient au «biologique » en 2009!!

L'idée est certes intéressante, mais le moment n'est peut-être pas le meilleur et le plus pertinent.

En effet, cette "annonce" survient au moment où une partie croissante de la population se demande si elle mangera à sa faim demain. Elle arrive aussi sans que soit expliqué comment cela sera financé et SUR LE DOS DE QUI PRECISEMENT!!! Sans oublier le cas des enfants qui mangent à la cantine scolaire le SEUL repas de leur journée....

Effet d'annonce pur, sans réflexion et explication préalables sur le fond des choses. On voit ici l'influence de la « politique-spectacle » chère à Nicolas Sarkozy, cela au moment même où cette « politique-spectacle » atteint ses limites et se retourne avec force contre ses auteurs!

Comme en fait aussi à sa manière, sans budget qui suit dans la réalité, la nouvelle amie déclarée du maire d'Asnières dans le gouvernement UMP, Fadela Amara, spécialiste de la politique des gesticulations médiatiques sans lendemain.

Il est des exemples inquiétants et cyniques qui ne sont pas bons à suivre!

« Les Assises de la Jeunesse » constituent un autre échec de cette orientation-spectacle creuse.

Comment pouvait-il en être autrement quand le maire croit encore- tant il est éloigné des réalités citoyennes- que les jeunes citoyens pourraient être intéressés par des bavardages sans un objectif clair concret qui les intéresse vraiment, à savoir leur assurer un droit réel aux études, une formation de qualité et un avenir décent, garanti par des emplois stables et des salaires décents leur permettant de vivre, et non de survivre dans une précarité qui les conduit en masse croissante à la pauvreté, voire à l'exclusion sociale avec toutes ses horreurs?

Les jeunes Asnièrois, comme tous les jeunes du pays, ne veulent pas écouter les discours creux des politiques, car cela ne les intéresse pas: ils veulent un avenir humain, digne et libre!

Quant aux citoyens adultes, ils notent que la crise s'approfondit, que les scandales de plus en plus énormes s'accumulent et que le maire, loin de sanctionner ceux qui concernent les finances municipales d'Asnières, les laisse impunis et les sommes disparues à leur triste sort inconnu.

Pendant que Sébastien Pietrasanta est tout entier accaparé par son souci de parler de lui et de son emploi du temps délirant, tel Manuel Aeschlimann qui annonçait- en son temps et sans rire aussi- « travailler » presque plus sur sept jours que le nombre d'heures de la semaine, les difficultés s'amoncellent sur les finances communales et sur les citoyens: chômage, précarité, licenciements, baisse des revenus, hausse des prix, avenir plus qu'incertain.

De tout cela, étrangement, les politiques de tous bords de la ville, le maire en tête, ne parlent que pour discourir dans le vide alors que les citoyens, à Asnières aussi, attendent avec une impatience qui commence à bouillir de vraies mesures concrètes, sociales, financières, économiques, qui les rassurent et assurent leur futur.

Comme le disait un brillant homme de théâtre: « la politique et le spectacle ne peuvent s'associer que pour le pire ».

Une phrase excellente, que d'aucuns, de tous bords, devraient méditer.

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Cris publics, chuchotements privés ou leçons de petite duplicité qui ne trompe personne


Nous tenons avec ce petit article notre promesse de publier des échanges de courriels entre des élus et des citoyens, avec l'aval de ces derniers bien sûr, ceci afin que chacun puisse mesurer l'éventuelle différence entre le discours public et les écrits privés.

Ici où là, il est possible que les lecteurs constatent des traces, plus ou moins fortes, de duplicité qui ne tromperont personne après lecture comparative.

A tout seigneur, tout honneur.

Dans le Parisien du 28 novembre 2008, Sébastien Pietrasanta est cité pour dire ceci dans sa présentation de l'audit que nous avons qualifié d'audit-tartuffe: « nous n'avons aucune volonté de polémique, de règlement de comptes ou de mise en accusation contre untel ou untel.... ».

Dans un courriel en réponse à une citoyenne qui s'inquiète des anomalies évidentes graves et du coût financier de celles-ci pour la Ville et les contribuables dans le dossier du parking fantôme de l'Hôtel de Ville, voilà ce que Sébastien Pietrasanta lui répond (le passage en gras est souligné par nous):

« Madame,

J'ai bien reçu votre courriel en date 15 novembre dernier et celui-ci a retenu toute mon attention.

Comme nous nous y sommes engagés dans le cadre du « Grand Rassemblement pour Asnières », nous construirons un parking dans le centre ville, à l'issue d'une concertation avec les habitants, notamment dans le cadre des conseils consultatifs de quartiers récemment initiés.

Pour ce qui est des éléments que vous dénoncez dans votre courriel, il est clair, comme nous l'avons répété pendant la campagne et depuis notre arrivée en Mairie, que tout se fera dans la transparence et que, si des abus sont constatés, ils seront dénoncés aux autorités compétentes.

Je vous prie de croire, Madame, en l'expression de mes salutations les meilleures.

Sébastien PIETRASANTA
Maire d'Asnières-sur-Seine

Pour les citoyens distraits sur le dossier en question, rappelons que les fautes et irrégularités commises ont été CONSTATEES par le Rapport de la Chambre Régionale des comptes, la Justice administrative ( à deux reprises) et....le Préfet des Hauts de Seine. Coût de ces anomalies et fautes: environ 850.000 euros.

On goûtera donc le « si des abus sont constatés »....

Comme nul ne l'ignore, la Ville n'a pas informé largement le public asnièrois de sa décision de se constituer partie civile dans le dossier du Festival International. Elle n'a ni publié cette information dans les medias municipaux, ni fait état publiquement du Mémoire argumenté de son avocat, ni même du nom de ce dernier.

La transparence promise avant le 16 mars 2008 est ici en panne.
Pour preuve que cette transparence a quelques difficultés à se matérialiser, un exemple instructif.

Le 4 décembre 2008, un dirigeant associatif asnièrois connu s'adresse au cabinet du maire afin que lui soit communiqué le document, connu par de nombreux journalistes, appelé « Ordonnnance de renvoi de Manuel Aeschlimann devant le Tribunal Correctionnel ».

La réponse, dans le contexte des scandales internationaux et de l'affaire Clearstream, où, comme tous le savent bien, aucun document judiciaire n'a jamais fuité, circulé ou été publié in extenso, est à déguster, sachant que nous avons enlevé des parties du texte sans intérêt public:

Bonjour,

Je suis désolé mais nous n'avons pas ce document. Le tribunal n'a toujours pas transmis à l'avocat de la Ville la moindre pièce et (.....)

Par ailleurs, je me permets de vous indiquer qu'en vous le transmettant, j'aurais été dans l'illégalité. En effet, il ne s'agit pas d'un document administratif mais d'un document juridictionnel qui n'est pas communicable à un tiers.

(....)
David ROIZEN
Directeur de Cabinet

Deux remarques sur ce courriel car on y apprend deux choses essentielles que la mairie n'a pas publiées aux citoyens:
- que le Parquet de Nanterre, alors que la mairie annonçait avoir déposé sa constitution de partie civile fin septembre 2008 (sans date précisée), n'a PAS TRANSMIS les pièces du dossier à la Ville (ceci donc depuis presque 3 mois!!!);
- que la Ville, à 7 semaines du procès, ne paraît pas très active, comme son avocat, afin de se faire communiquer les pièces intégrales du dossier.

Quant à l'Ordonnance de renvoi de Manuel Aeschlimann, elle est connue de beaucoup de gens et a été largement commentée avec des citations par....Manuel Aeschlimann lui-même.

Il est donc curieux que la Mairie d'Asnières ne l'ait pas dans ses archives et surtout, si tel est le cas depuis septembre 2008, n'ait pas exigé du Parquet sa communication immédiate.

Ces lenteurs inhabituelles, du Parquet et de la Ville, sont éminemment inquiétantes pour la gestion efficace, utile et sérieuse du dossier par la Ville et son avocat, au nom encore inconnu du public.

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Note de rédaction: demain, nous aborderons, avec l'actualité asnièroise récente, la sortie du film « Secret Défense » de Philippe Haïm où joue, avec Gérard Lanvin, notre concitoyen Nicolas Marié. Nous invitons tous les citoyens d'Asnières à aller voir ce film qui invite à la réflexion et à la vigilance citoyennes sur les questions relatives à la lutte contre le terrorisme en relation avec les principes démocratiques et humanistes. Nous allons aussi parler en scoop des dessous cachés jusqu'ici d'un cabinet d'avocats employé naguère et jusqu'à peu de temps par...la Ville d'Asnières: le cabinet Delcros-Peyrical.

Marylise Dipusu

Chapitre 67 des Chroniques asnièroises d'après le 16 mars 2008