Notre iconographie du jour aura trait à la mise en place progressive au niveau européen d'une véritable dictature des marchés spéculateurs.
D'abord, le drapeau de l'Union européenne entouré de barbelés, ce qui convient mieux comme fanion à une Union qui a restreint la circulation libre de ses ressortissants afin de ne laisser cette totale liberté qu'aux capitaux spéculatifs ruinant peuples et Etats.
Ensuite, l'affiche du magnifique film prémonitoire de Charlie Chaplin. Aujourd'hui, l'armement, c'est l'argent en masses anonymes et froides. Les offensives-éclairs des armées de capitaux spéculatifs détruisent usines, emplois, fermes, logements, avenir et projets, avec la démocratie.
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Dettes toxiques pour les finances et CCQ toxiques pour la démocratie
A Asnières, une étrange situation se met en place : le maire s'exprime dans Mediapart sur les dettes toxiques de la commune, héritage commun de la gestion des époux Aeschlimann et du sulfureux Bernard Loth, ceci afin de préparer les habitants à une éventuelle hausse des impôts, taxes et tarifs publics municipaux.
L'édile oublie de nous parler de son cabinet pléthorique et de son coût financier pour la Ville.
C'est habile, mais il n'est pas sûr que, par ces temps de crise, le recours à l'héritage désastreux des époux Aeschlimann et de Bernard Loth fassent oublier aussi les erreurs et dérives financières de la gestion municipale actuelle.
Pendant que le maire s'agite ainsi pour des objectifs à la fois budgétaires et électoralistes qui n'échapperont à aucun citoyen pensant, la mairie dépense de l'argent public pour promouvoir le « renouvellement » des fumeux CCQ qui sont à la démocratie ce que le goudron de cigarette est aux poumons humains.
Pourquoi les services de la mairie, avec ces affichages très voyants, contredisent-ils les propos du maire sur les finances menacées de la ville par les dettes toxiques ?
Car, en effet, qui peut comprendre un tel double langage aussi stupéfiant : d'un côté, on alerte sur les menaces graves qui planent sur les finances de la commune, de l'autre, on dépense de l'argent public à flots continus pour essayer de faire croire que les piteux CCQ seraient des organes de la démocratie.
Sébastien Pietrasanta n'est pas un élu idiot, loin de là, mais la concomitance de sa sortie médiapartique et de la floraison de ses panneaux sur les CCQ affaiblit ses dires, tant sur la gravité de la situation financière communale que sur sa représentation de la démocratie réelle.
Un cabinet pléthorique nuit parfois aussi à l'efficacité pratique.
Les marchés spéculatifs décident du sort des politiques : une leçon des temps actuels
Nous l'avons dit, démontré et répété sur ce blog : les politiques de tous bords institutionnels ont depuis longtemps abdiqué leur pouvoir reçu du peuple pour le remettre totalement entre les mains des marchés spéculateurs, croyant ainsi servir et garantir leurs intérêts ainsi que leur survie.
Nous venons, ces derniers jours, d'assister en direct et devant le monde entier à un saut qualitatif dans le processus de soumission lâche des politiques aux spéculateurs : maintenant, comme le prouvent les exemples grec et italien avec MM Papandréou et Berlusconi, ce ne sont plus les peuples qui choisissent leurs dirigeants, mais les marchés spéculateurs qui imposent leurs hommes de main, en général, banquiers et/ou économistes soumis aux volontés impératives des marchés spéculateurs.
En une phrase, ce qui vient de se passer en Grèce et en Italie démontre avec clarté, même pour les plus aveugles, que la loi de la démocratie par et pour le peuple vient d'être brutalement remplacée, avec le concours des partis politiques institutionnels officiels, par la dictature impitoyable des marchés spéculateurs ! Ce son eux qui défont et font les cabinets ministériels au gré de leurs intérêts exclusifs.
Comme en Grèce, en Italie, le scénario français est écrit d'avance : les partis institutionnels – UMP et PS- seront appelés à faire l'union nationale autour des seuls intérêts des marchés spéculateurs qui ruinent les peuples et les Etats !
Pour la France, le processus est déjà amorcé : sa mise en application n'est plus qu'une question de temps et d'opportunités, mais les deux grands partis institutionnels étant tous deux aux pieds soumis des marchés spéculateurs, ils se préparent, chacun à leur manière, à leur remettre tout le pouvoir politique, contre le peuple.
Voici la cause fondamentale qui explique pourquoi François Hollande et Nicolas Sarkozy sont en accord total sur le fond, mais divergent encore sur les formes et les délais : le peuple doit être saigné pour payer des dettes qui, pourtant, on l'a vu avec le cas de la Grèce et de l'Islande, peuvent être annulées en partie ou en totalité.
Malgré cela, ou plus exactement afin de pousser la logique de destruction de toute trace de démocratie en Europe, les marchés spéculateurs continuent allègrement à pousser à la faillite totale la Grèce et l'Italie, derrière, l'Espagne et le Portugal, puis la France, alors que les Bourses continuent de s'écrouler par bonds successifs, où chaque faible rebond est inéluctablement suivi d'une forte chute.
Sébastien Pietrasanta va-t-il aussi expliquer cela dans Médiapart ? Va-t-il plier devant la lâcheté pitoyable des dirigeants de son propre parti qui n'a plus rien de socialiste, ni de social depuis longtemps ?
Les jours prochains nous donneront la bonne réponse.
Marylise Dipusu
Chapitre 462 des Chroniques asnièroises d'après le 16 mars 2008