samedi 28 février 2009

Asnières: 1942, un pan du passé d'Asnières qui se soulève!





Plusieurs hectares de bois, prés et bâtiments historiques, générant des revenus importants, dotés des agréments les plus officiels, l'Abbaye de Notre Dame du Pin achetée en 1942 par la paroisse catholique d'Asnières sur Seine dans des conditions et pour des objectifs à ce jour non-élucidés est un joyau immobilier de rapport dont la propriétaire est toujours en 2009 une Association asnièroise (l'USSAC de la paroisse Sainte Geneviève d'Asnières).

La chapelle souterraine, pour mystérieuse et cachée qu'elle soit, n'est pas évidemment un repaire de sectes comme Manuel Aeschlimann et ses élus d'hier et d'aujourd'hui ont cru en voir sur Asnières. Elle est classée Monument historique, avec tous les avantages financiers et fiscaux afférents à ce statut.

Par contre, certains des bâtiments, beaux, entretenus (aux frais de qui exactement?), spacieux montrent que l'association a hérité d'un joli héritage de grande valeur financière et foncière.

Il serait intéressant que les motifs exacts de cet achat en pleine guerre, l'origine des fonds qui y ont servi et les buts à l'époque de cette acquisition soient éclaircis, car ils laissent un étrange arrière-goût en une telle sanglante période pour Asnières et le pays.

C'est un pan de l'histoire asnièroise qu'il convient d'éclairer publiquement.

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1942: qui a donc fourni les fonds à la paroisse d'Asnières pour acheter une Abbaye poitevine afin d'en faire un "Centre de Vacances pour des jeunes" en pleine guerre mondiale?


En 1942, Asnières est une ville soumise au régime vichyste de collaboration avec les autorités nazies.

C'est une ville occupée par l'armée nazie depuis juin 1940, appuyée par sa sanglante Gestapo, la Milice pétainiste et toutes les forces de la Collaboration. On y traque les Résistants, on y recherche les citoyens juifs, syndicalistes et francs-maçons y sont pourchassés. Asnières vit ses pires moments d'horreur, d'oppression et de répression.

En 2008, 66 ans après, Sébastien Pietrasanta a fait état, avec son équipe, de son attachement sincère aux valeurs de la République et de son hostilité irréductible, au nazisme et à la barbarie que ce régime a incarnée pour toute l'Europe.

Nous partageons naturellement et totalement ces opinions.

Mais, si Asnières a été le lieu en 1943 de la célèbre réunion de Conseil National de la Résistance, d'autres, dans notre commune, ont eu des attitudes plus discutables, voire parfois curieuses.

Tous les citoyens d'Asnières, tous ses élus, dont Sébastien Pietrasanta, seront donc très intéressés par ce qu'Asnières Nouvelles Citoyennes a découvert, preuves à l'appui, sur un pan caché de l'histoire de notre cité entre 1939-1945.

Rappelons d'abord quelques faits historiques publics connus afin de replacer les informations que nous portons au grand jour dans leur contexte du moment que tous ne connaissent pas.

Fernand de Brinon est à ce moment un pro-nazi français acharné qui s'occupait, entre autres choses, de transférer les biens juifs saisis aux déportés juifs français et étrangers au régime de Vichy, lequel les remettait, au moins en partie ensuite, au régime hitlérien. Il a beaucoup contribué à l'effort de guerre nazi ( la France a dû fournir 75% des produits non-allemands de toute l'Europe utilisés à des fins militaires par le régime nazi).

Cet homme, premier Français à avoir obtenu une interview exclusive d'Adolf Hitler en novembre 1933, est l'ascendant de la colistière de Manuel Aeschlimann, Madame Bernadette Rauscher, Asnièroise de longue date et dénonciatrice en 2003 de la Fondation Ostad Elahi comme secte parce qu'un de ses fondateurs avait...un interphone (sic!!!- fait noté en Cour d'Appel de Versailles).

Fernand de Brinon sera pour cela, et pour d'autres motifs graves liés à son activité pro-hitlérienne entre 1939 et 1945, condamné à mort et fusillé le 15 avril 1947 au Fort de Montrouge ( dans les Hauts de Seine).

Il importe ici de rappeler que Fernand de Brinon était marié lui-même- chose très étrange- à une citoyenne d'origine juive, Jeanne Louise Rachel (surnommée Lisette) FRANCK, qui avait été nommée en 1942 « Aryenne d'honneur ».

Ce statut privilégié- agréé par les autorités nazies sur intercession personnelle de Hitler- preuve de sa confiance et de son amitié ancienne envers Fernand de Brinon- avait ainsi permis à cette femme d'échapper au sort affreux de plus de 95.000 Juifs français et étrangers déportés, puis assassinés dans les camps de la mort nazis.

Pour être complet et afin situer de possibles liens indirects, mais instructifs, avec l'information que nous avons mise à jour, il faut aussi savoir que, malgré ce mariage et sa liaison officielle avec sa secrétaire, Simone MITTRE, Fernand de Brinon ne reconnut jamais aucune paternité légalement!!!

Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fernand_de_Brinon

Passons maintenant aux faits avérés qui concernent le passé d'Asnières en 1942.

Asnières Nouvelles Citoyennes a découvert sur un site internet qui relate l'histoire de l'Abbaye Notre Dame du Pin (en Poitou, sur la commune de Béruges) que la paroisse catholique d'Asnières a été en 1942 l'heureuse acquéresse de cette abbaye et de ses monuments historiques afin d'en faire, selon ce site,..... un "Centre de Vacances pour les jeunes" de l'époque.

Pour qui en douterait, nous invitons à suivre ce lien et à lire la conclusion de l'histoire de l'Abbaye où ce fait est indiqué on ne peut plus clairement:

http://abbayedupin.free.fr/index.php?file=history

Le prix, pour ceux que cela intéresse, est consultable sur place sur des documents en archives dont ce lien dit comment et où il est possible d'y accéder:

http://www.archives-vienne.cg86.fr/article.php3?id_article=378

Après la guerre, l'Abbaye est classée par l'Etat Monument historique.

Cependant, des historiens ont cherché à comprendre comment, en pleine guerre- alors que la France est pillée pour approvisionner l'effort de guerre nazi, que l'alimentation des citoyens ne cesse de se détériorer et que la population asnièroise est appauvrie-, la paroisse d'Asnières a subitement pu trouver les fonds pour acheter ce lieu isolé, assez éloigné de la région parisienne (350 km), afin officiellement de le transformer.... en "centre de vacances" pour des jeunes!

Cette acquisition soudaine d'un tel bien d'origine religieuse et ses objectifs précis interrogent donc la mémoire citoyenne et historique asnièroise. D'autant que le bien acheté devait être fort onéreux!

Peut-être les archives paroissiales catholiques d'Asnières pourraient éclairer cet achat si surprenant dans un tel contexte et une telle période troublée. Et surtout l'origine de l'argent utilisé et les motifs de cette acquisition foncière si particulière!

Des hypothèses diverses sont avancées:
- certains estiment que le budget aurait pu être abondé par le Service vichyste en charge des « Chantiers de Jeunesse »;
- d'autres indiquent que l'origine des fonds serait à trouver dans une affectation à cette acquisition de certains biens juifs saisis par le régime de Vichy et reversés alors dans ce but à la paroisse d'Asnières;
- quelques-uns pensent enfin que le but de cette acquisition par la paroisse d'Asnières- mais peut-être à l'initiative d'autres personnes et/ou structures- était de fournir un asile discret et calme à certains enfants asnièrois.

La recherche de l'origine exacte des fonds utilisés en 1942 par cette paroisse continue. Comme les études sur l'usage précis de ce lieu entre 1942 et 1944 par l'acquéresse!

Pour le moment, nul n'a pu expliquer l'origine avérée des fonds qui ont permis à la paroisse d'Asnières de procéder en cette période troublée, sous le régime vichyste, à cet achat. Car, à cette époque de plus, la paroisse d'Asnières paraissait, aux yeux de tous, assez pauvre et dénuée de moyens.

Asnières était en effet en 1942 une ville industrielle avec une importante population ouvrière.

De plus, les dons et apports des paroissiens- surtout en temps de guerre, avec nombre d'hommes absents car prisonniers, combattants clandestins de la Résistance, soldats des Forces Françaises Libres du Général de Gaulle ou au travail obligatoire STO en Allemagne- étaient plus que réduits!

Il se serait donc produit une sorte de miracle, pour l'heure inexpliqué, d'afflux brutal de fonds au profit de la paroisse d'Asnières dont celle-ci se serait servi pour acheter- à l'initiative de qui et pourquoi?- ces monuments de ladite abbaye poitevine.

Asnières Nouvelles Citoyennes a aussi son hypothèse propre sur l'origine des fonds alors utilisés par la paroisse d'Asnières en 1942 pour cet achat curieux au cœur du Poitou. Comme sur sa raison d'être.

Mais elle attend les documents d'archives publiques avant d'en dire plus, ne pouvant se fonder que sur les archives et documents indiscutables.

Ceci étant, si des citoyennes et citoyens d'Asnières, y compris d'anciens élus(es) de la commune, jeunes à l'époque, ont été envoyés dans ce « centre de vacances pour les jeunes » sur la commune rurale de Béruges, notre rédaction sollicite leurs témoignages car ils pourraient éclairer les vraies raisons de cet achat en plein conflit par une paroisse officiellement pauvre d'un monument historique en pleine campagne.

Si aucun enfant de la paroisse d'Asnières n'avait été envoyé à cet endroit depuis 1942, alors, d'autres questions se poseraient inévitablement.

Bien évidemment, si les Archives de la Mairie peuvent aussi concourir à éclairer ce pan d'histoire asnièroise, nous restons aussi attentifs à ses informations documentaires.

A suivre bientôt sur Asnières Nouvelles Citoyennes....


NB: pour information sur le propriétaire actuel en 2009.

l'Abbaye Notre Dame du Pin est aujourd'hui propriété de l'Union Sociale et Sportive d'Asnières Centre (USSAC),
association paroissiale de l'Eglise Sainte Geneviève d'Asnières sur Seine.

  • Agrément Jeunesse et Sports des Hauts de Seine n° 92/JEP/042
  • Agrément Jeunesse et Sports de la Vienne n° 86 024 448
  • Agrément Inspection académique de la Vienne IA 86 024 0133


Source:

http://www.archives-vienne.cg86.fr/article.php3?id_article=378





Marylise Dipusu

Chapitre 112 des Chroniques asnièroises d'après le 16 mars 2008