dimanche 20 février 2011

Asnières sur Seine: le défi de Rama Yade au monarque de comédie






































Notre iconographie du jour traitera du défi public, ostensible, clair lancé par Rama Yade- notre première photo-, avec le concours manifeste de l'appareil de l'UMP et de l'Elysée, aux époux Aeschlimann qui ne savent plus quelles décisions stratégiques prendre pour tenter de sauver leurs sièges électifs.

Pierre Corneille- notre deuxième photo- avait dans ses pièces de théâtre, mis en exergue l'immense difficulté des situations et/ou des choix dits cornéliens, c'est à dire de choix qui, l'un comme l'autre, sont destructeurs pour ceux qui ont à les prendre. Tel est aujourd'hui le cas, terrible, des époux Aeschlimann confrontés au geste de défi de Rama Yade dont ils ne peuvent avoir de doutes sur les diverses paternités politiques.

La venue à Asnières le 19 février 2011 de Rama Tade marque un tournant politique majeur pour la commune, mais surtout pour l'ancien maire, encore député, et son épouse. Ils savent que tout le monde aura compris le message: l'Elysée et la direction de l'UMP ont choisi de soutenir Rama Yade contre les derniers espoirs détruits des époux Aeschlimann. 

Le piège, notre photo montre un traquenard à renard, se referme sur les époux Aeschlimann, un piège qui les condamne au néant politique à court terme. Manuel Aeschlimann, qui se pensait en fin renard politique, va devoir choisir entre accepter l'ascension de Rama Yade au sein de l'UMP d'Asnières en servant les ambitions électives de celle-ci ou sombrer dans les ennuis judiciaires que d'aucuns aideront, dans son propre camp, afin de permettre à l'UMP d'Asnières de se reconstruire plus vite et mieux....

Le choix est cornélien, mais le piège mène au même destin, par deux différents chemins.


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Rama Yade vient défier les époux Aeschlimann à Asnières


Voici quelques jours, Manuel Aeschlimann plastronnait sur ses liens, selon lui maintenus, avec Nicolas Sarkozy (sans un mot au passage pour Jean-François Copé), indiquant qu'il souhaitait que, au cas où la Justice de la République confirmerait son inéligibilité et la perte de tous ses droits civiques (incluant donc le droit de rester avocat, profession assimilée à un auxiliaire de Justice), que son épouse lui succède dans son siège de député.

Les observateurs avaient noté la dérive psychologique que traduisaient ces propos plutôt maladroits et arrogants: le député avait paru considérer le mandat de député comme se transmettant de façon monarchique, comme une propriété ou un titre remis en héritage.

Mme Marie-Dominique Aeschlimann avait encore accru le malaise en s'en prenant avec une certains agressivité trahissant une forte anxiété à Rama Yade, qui lorgne ouvertement sur le fauteuil de député de la deuxième circonscription des Hauts de Seine, incluant Asnières et Colombes Sud.

Dans ces colonnes, notre amie Julie avait développé une analyse de la situation de plus en plus sans issue des époux Aeschlimann, pris entre l'étau des affaires judiciaires et celui des leur abandon par l'appareil de leur parti au profit manifeste de Rama Yade.

Nous avions à ce moment moqué quelque peu les débris du système Aeschlimann qui avaient encore la folle illusion que les époux Aeschlimann pouvaient avoir un avenir politique dans les Hauts de Seine.

Le glas de leurs pathétiques illusions a sonné hier 19 février 2011 avec la visite à Asnières et le moment de campagne électorale commune entre Thierry Le Gac et Rama Yade, qui se sont ainsi promenés, SANS LES EPOUX AESCHLIMANN, dans la ville, à la rencontre des habitants.

Certes, sur le plan purement électoral pour le scrutin concernant le canton nord d'Asnières, l'évènement ne va pas modifier les rapports de force, ni mobiliser l'intérêt public, à juste titre. La venue de Rama Yade ne change en rien la dure vie quotidienne des citoyens de notre ville.

Ce qui a retenu l'attention générale et qui intéressera bientôt les citoyens est que cette visite et ce tractage commun entre Thierry Le Gac et Rama Yade est un formidable geste de DEFI PUBLIC des deux précités...... aux époux Aeschlimann!

Ce gant jeté avec force à la face des époux Aeschlimann est aussi riche en significations claires: Rama Yade n'a pas pris seule, comme une militante de base de l'UMP, la décision de venir à Asnières dans ces conditions précises.

Tous les observateurs de la vie politique locale auront compris que cette campagne ensemble avec le candidat UMP officiel à Asnières, a été sinon voulue et planifiée par la direction nationale et départementale de l'UMP -ou plus haut encore-, au moins acceptée en toute connaissance des déclarations tonitruantes des époux Aeschlimann.....

Du coup, la présence militante à Asnières de Rama Yade, qui se veut proche du Nouveau Centre, revêt bien un caractère de défi frontal, ouvert et public lancé aux époux Aeschlimann.

Plus encore, ce 19 février 2011, Rama Yade a agi comme la véritable future « patronne » de l'UMP locale, en méprisant totalement les rodomontades pathétiques des époux Aeschlimann et sans accorder la moindre importance à l'élection contestée de Manuel Aeschlimann comme secrétaire de circonscription dans les conditions ubuesques que les médias ont rapportées.

Il ressort aussi de cette initiative que les époux Aeschlimann sont bien ennuyés pour formuler une réaction publique: 

- soit ils se félicitent de la venue à Asnières de Rama Yade en soutien au candidat officiel de l'UMP et ils acceptent ce faisant leur laminage politique programmé, 


- soit ils critiquent cette venue de Rama Yade et se mettent en porte à faux avec l'UMP, en apparaissant comme des personnes qui mettent leurs intérêts propres avant ceux de leur parti.

Le choix est à l'évidence cornélien.

Manuel Aeschlimann, qui se targuait naguère d'être un « tueur politique », doit apprécier l'habileté subtile de Rama Yade qui le contraint sans cesse, sans forfanterie et en toute sérénité, à ravaler sa superbe et à devoir subir ses coups de plus en plus destructeurs.

L'encore député qui adorait Machiavel doit sincèrement se réjouir d'avoir trouvé en face de lui une femme politique qui, sans vantardise et en douceur, lui applique sans se presser ses propres anciens principes d'action au sein du RPR, puis de l'UMP, depuis 1992.

Que de fois n'avons-nous pas prédit à Manuel Aeschlimann que la trahison l'entourerait sans cesse et qu'il chuterait du fait des mêmes pratiques qu'il usa naguère pour écarter ses rivaux possibles?

Maintenant, il peut toucher du doigt cette réalité vivante que nous lui avions, très logiquement, prédit!

Se taire en subissant les évènements qui l'emmènent à sa perte politique totale ou se rebeller contre son parti pour en devenir ensuite un paria rejeté, voilà les alternatives ennuyeuses que marque le 19 février 2011 pour l'ancien maire.

Pour son épouse, la « grande illusion » de la députation est finie: la réalité des faits va s'imposer aussi contre elle.

Quant aux derniers fidèles, ils seront vite obligés de partir avec armes, informations utiles et bagages, rejoindre le camp de Rama Yade, à moins....qu'ils n'aient rien compris et restent aveugles aux faits les plus évidents!




Marylise Dipusu


Chapitre 417 des Chroniques asnièroises d'après le 16 mars 2008