samedi 20 septembre 2008

Tribune libre de Nicolas Marié


Note de la rédaction

La rédaction d'Asnières Nouvelles Citoyennes a reçu cette lettre ouverte de Nicolas Marié et la publie avec plaisir sous forme de tribune libre.

Nous le faisons avec d'autant plus de plaisir que nous partageons les étonnements et interrogations légitimes de Nicolas Marié.

Pour les lecteurs qui voudraient se remémorer l'historique du long dossier des attaques contre la Fondation Ostad Elahi et ses administrateurs, nous leur conseillons, eu égard à la multiplicité des articles parus sur ce sujet, de simplement taper « Elahi » sur le moteur de recherche de Google afin de satisfaire leur saine curiosité citoyenne.

Nous espérons avec Nicolas Marié que les demandes qu'il fait sur ce blog recevront les réponses adéquates.



Chers amis,

Comme beaucoup d’Asniérois j’ai été intrigué ces dernières années par la redoutable campagne de dénigrement que la précédente municipalité d’Asnières avait orchestrée autour de la Fondation Ostad Elahi*.

Chacun se souvient des articles de presse et tracts divers relayant les propos de Manuel Aeschlimann et consorts, qui pointaient du doigt la prétendue « nébuleuse Elahi » accusée de « dérive sectaire ». Des noms avaient été « jetés en pâture aux chiens » et le lecteur lambda dont je faisais partie ne pouvait qu’en conclure que cette Fondation était aussi peu fréquentable que la secte du Temple du soleil, le Mouvement Raélien français, l’Eglise de scientologie de Paris voire les Témoins de Jéhovah...

Aussi, je ne résiste pas au plaisir de vous rappeler Beaumarchais dans le Barbier de Séville lorsqu’il fait dire au sinistre Basile :

« La calomnie, Monsieur ! vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j'ai vu les plus honnêtes gens près d'en être accablés. Croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de conte absurde, qu'on ne fasse adopter aux oisifs d'une grande ville en s'y prenant bien : et nous avons ici des gens d'une adresse !... D'abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l'orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et, rinforzando de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, on ne sait comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'oeil. Elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ? »

Et oui… qui diable aurait résisté à l’incroyable déferlement de haine et de calomnies dont ont été victimes la Fondation Elahi et ses administrateurs sur notre bonne ville d’Asnières ? …

Et bien justement, il semble que la Fondation et ses administrateurs, traînés dans la boue par des Basile-calomniateurs du même tonneau, aient, eux, bien résisté.

Et j'en veux pour preuve l’invitation qui m’a été faite la semaine dernière de me rendre au Sénat (excusez du peu !!!) pour assister à un colloque que précisément la Fondation Elahi y organisait sur le thème suivant : « Comment la littérature change l’homme »…

J’ai bien évidemment répondu positivement à cette invitation et me suis rendu benoîtement dans ce haut lieu du pouvoir, impatient de découvrir enfin ces spécimens, que j’imaginais aux oreilles pointues, la queue en trident, avides de m’enrôler dans leur redoutable organisation sectaire !!!…

Quelle n’a pas été ma surprise d’y rencontrer, tant du côté des intervenants (avec entre autres : un directeur adjoint de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm, une normalienne, agrégée et docteur ès lettres, maître de conférence en langue et littérature persanes à l’INALCO, un philosophe, psychanalyste, professeur émérite de littérature comparée à l’Université de Paris VII- Jussieu), que des organisateurs ou des spectateurs (il y avait là un public très éclectique : ambassadeurs, universitaires, professeurs, chirurgiens, artistes, chefs d’entreprises, etc), des gens charmants, tout à fait normaux et apparemment tout à fait fréquentables…

Aussi, très vite, au bonheur de me laisser emporter par ces intervenants dans les œuvres de Rûmî, Dante, Montaigne et quelques autres… a succédé une interrogation qui n’a pas cessé de parasiter mon plaisir : « mais si cette Fondation était bien ce que Manuel Aeschlimann et consorts ont bien voulu nous faire croire, comment les responsables de la Chambre haute avaient-ils pu accepter de laisser une organisation un tant soit peu entachée d’un doute quand à sa légitimité et à sa parfaite virginité, souiller son enceinte ???…» .

Tous les invités que nous étions, et nous étions nombreux croyez-moi, avaient été contraints de montrer patte blanche pour accéder à ce temple du pouvoir. Les invitations étaient nominatives et chacun devait à l’entrée présenter sa carte d’identité. Un badge nous était fourni et le passage au détecteur de métaux était incontournable…

Toutes les précautions donc, en matière de sécurité, avaient été prises. A l’évidence toutes les précautions quant à la légitimité de l’organisateur de l’évènement, à savoir la Fondation Elahi, avaient aussi été prises…

Alors ?…

Alors, l’asniérois lambda que je suis ne comprend plus !!!...


De deux choses l’une :

ou le Sénat invite n’importe qui et nous avons du mouron à nous faire quant au sérieux de ceux qui le composent, et bien entendu de ceux qui nous gouvernent… et vous en conviendrez nous frôlons le scandale!!!… On imagine tout de suite les prochaines manchettes des journaux : « le Sénat infiltré par une secte », « le Sénat des gourous »… « la DST sur la sellette : un des plus hauts lieux du pouvoir marabouté …!!! »

ou, comme pour le rapport de la Chambre Régionale des Comptes, Manuel Aeschlimann et consorts nous ont menti et les responsables du Sénat lui envoient un camouflet cinglant en invitant la Fondation Elahi à organiser (je l’ai appris par la suite) pour la sixième année ( !!!), un colloque dans ses murs…

Et dans cette seconde hypothèse, qui vous l’avez compris ne fait aucun doute, on peut s’interroger sur la crédibilité de la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires ) qui, à son tour, avait pris la peine de pointer du doigt les activités de la Fondation, pour en fin de compte tout de même, conclure qu’on n’est pas en présence d’une « secte »…

Soulignons au passage que la Miviludes avait diligenté une enquête sur la Fondation qui là aussi avait, parait-il, abouti à un RAPPORT... Prétendu RAPPORT de la Miviludes que Manuel Aeschlimann et consorts avaient mentionné pour mettre en cause la Fondation Elahi et quelques uns de ses administrateurs ... Prétendu RAPPORT qu’aucun Asniérois n’est parvenu à se procurer jusqu’à ce jour malgré les multiples demandes adressées à la Miviludes elle-même (en Recommandé avec AR) et qui sont demeurées sans réponse…

Alors qu’en est-il exactement ?

J’aimerais bien comprendre et avec moi les Asniérois qui ont suivi ce pâle feuilleton de série Z qui a abouti à un certain nombre de procès contre Manuel Aeschlimann et consorts pour diffamation. Qui a abouti au dépôt de bilan d’une entreprise dont on a bien voulu nous faire croire qu’elle était un bras armé de la « secte Elahi » et qu’elle avait infiltré les plus hautes instances du pouvoir !!!… Alors la Fondation Ostad Elahi est-elle fréquentable, oui ou non ?

Si elle est invitée au Sénat, dans le sein des seins du pouvoir, pour y organiser des colloques, on peut penser que oui !!! …

Alors qu’en est-il aujourd’hui des attaques extrêmement graves proférées par l’ancienne municipalité à son encontre ?

Qu’en est-il de la Miviludes qui a laissé Manuel Aeschlimann et consorts tirer à boulets rouges sur cette Fondation sans réagir ?

Quelle crédibilité a-t-elle encore si le Sénat accueille sous ses lambris la Fondation Elahi qu’elle n’a pas su défendre lorsqu’elle était calomniée, à partir de documents que ses calomniateurs prétendaient tirer d’un RAPPORT qu’elle aurait émis et que personne n’a jamais été en mesure de se procurer ???…

Trop, c’est trop. Et si une nouvelle fois, Manuel Aeschlimann et consorts avaient menti ? Et si une nouvelle fois, les Asniérois avaient été manipulés ?

Les tribunaux se sont déjà prononcés. La Cour de Cassation, la plus haute instance judiciaire de notre pays, a condamné ces diffamations.

Aujourd'hui les Asniérois demandent des explications.

Ils demandent à la Miviludes d’informer enfin la population (une lettre lui est une nouvelle fois adressée à ce sujet ) et, ce faisant, de rétablir une vraie transparence quant à ses publications, notes et rapports. Transparence qui est seule garante de sa crédibilité, sérieusement écornée dans le cas qui nous occupe…

Ils demandent à Manuel Aeschlimann de se manifester à son tour pour nous donner une explication face à ce désaveu cinglant du Sénat à l’encontre d’un député de la République…
Bien cordialement à tous.


Nicolas Marié


*La Fondation Ostad Elahi-Ethique et Solidarité Humaine est une Fondation reconnue d’utilité publique créée par décret du Premier Ministre et du Ministre de l’Intérieur en date du 27 janvier 2000. Elle dispose également du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations-Unis. Sa vocation est d’œuvrer à l’approfondissement de ce que sont réellement l’éthique et sa pratique afin de favoriser l’esprit de tolérance et de solidarité entre les hommes.
« Plus le champ de la pensée s’élargit, plus la patience et la tolérance augmentent » : Ostad Elahi

1 commentaire:

Daniel a dit…

L’article de Nicolas Marié est élégant, léger dans la forme et efficace dans le fonds, y compris vis-à-vis de la MILIVUDES.

Une question reste à éclaircir: quand la nouvelle municipalité va-t-elle dénoncer toutes les ignominies déversées sur la Fondation Elahi et ses administrateurs et annoncer que la commune s'excuse pour les actes commis sous la mandature de Manuel Aeschlimann?

Là aussi, 6 mois, cela commence à faire long pour présenter des excuses publiques et condamner les écrits diffamatoires orduriers faits et payés avec les moyens municipaux depuis 2003.

Si le maire a le temps, ce serait bien qu'après le busing, il écrive aussi sur le slamming des citoyens.

Merci à Nicolas Marié pour ce texte d'une grande portée.