Nous avons décidé, à la rédaction d'Asnières Nouvelles Citoyennes- qui compte par chance en son sein deux spécialistes hautement qualifiés des finances mondiales- d'aborder la relation entre notre commune et la crise mondiale, pendant que la plupart des blogs d'élus municipaux ne parlent que de faits secondaires qui sont à des années-lumière des vraies préoccupations, inquiétudes et attentes de l'immense majorité des citoyens.
Aussi, nous avons sollicité nos deux spécialistes afin de présenter une analyse, certes synthétique, mais liée aux réalités actuelles que 2009 annonce, pour ce qui concerne notre ville et ses habitants.
Nous ne prétendons pas détenir, bien sûr, la vérité absolue, ou même relative, mais entendons participer à un nécessaire débat citoyen sur ce qui devrait, à nos yeux citoyens, être au centre de l'action municipale en 2009 à Asnières.
Nous avons voulu ainsi présenter avec des mots simples des processus complexes, notre objectif étant de rendre intelligible à toutes et tous des faits que nombre de personnes essaient de rendre incompréhensible aux citoyens.
Le débat est ouvert. Il sera nourri avec régularité de nouveaux éléments afin d'informer au mieux les habitants d'Asnières et d'éclairer leurs choix dans cette situation difficile qui arrive.
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I- Origine de la crise actuelle et en gestation
La racine réelle, ancienne et profonde de la crise actuelle réside dans une contradiction simple que la profusion et la complexité des opérations dans la seule sphère financière a longtemps cachée, mais ne pouvait pas empêcher d'exister: la faiblesse du pouvoir d'achat réel ( sans la déformation constante du crédit) ou de consommation par rapport aux capacités de production.
En clair, alors que les capacités de production ne cessaient de s'accroître en termes de possibilités techniques, la masse de pouvoir d'achat distribué sans le support du crédit à la consommation, directe ou indirecte, fondait.
Ce processus, longtemps masqué, notamment aux Etats-Unis et en Europe par le recours massif au crédit -tant par les particuliers que par les entreprises, les Etats, les collectivités publiques (incluant ainsi la dette d'Asnières), a conduit à un écart énorme entre ces deux supports essentiels de l'économie réelle.
De ce fait, les capitaux ne pouvant trouver des sources de rentabilité suffisante dans la sphère productive ont été s'engloutir dans une sphère financière de plus en plus « fictive », en clair de plus en plus déconnectée de la réalité de la production vendue et vendable.
Il arrive donc ce qui devait fatalement un jour arriver: le décalage indiqué finit par devenir un gouffre, gouffre sur lequel était édifié le système financier mondial, qui avait fini par créer sa propre sphère autonome coupé de l'économie réelle.
Au-dessus d'un gouffre, rien de stable et de pérenne ne peut à l'évidence être bâti.En économie comme en urbanisme....
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II) Naissance d'une « série de crises » qui se cumulent les unes aux autres pour former une crise générale mondiale
Le système financier qui vivait donc à crédit- fondé sur des montagnes ahurissantes de dettes colossales, anticipant sans cesse dans une course folle des profits qui ne pouvaient à terme que baisser relativement du fait de la faiblesse croissante de la capacité de consommation réelle- s'écroule.
Tous ses dessous très douteux, notamment l'argent sale de la corruption et des diverses maffias, les scandales, les montages frauduleux, apparaissent au grand jour, découvrant aux yeux du monde effaré la réalité cachée de l'économie de ces dernières décennies, la face viciée, cachée, inavouable, honteuse, véreuse, frauduleuse, du système actuel.
Sur le plan chronologique, la crise a commencé à se manifester concrètement aux Etats-Unis sous la forme de ce qui est appelé « crise des subprimes ».
La première conséquence a été que des millions de citoyens américains sont désormais sans domicile fixe tandis que des grandes banques mondiales faisaient faillite ou ont été sauvées au dernier instant de la banqueroute par les Etats qui les nationalisent (de facto) sous diverses formes techniques afin de les sauver.
Aujourd'hui, la crise est mondiale car, suite à l'écroulement de la sphère financière qui, seule, assurait des marges de bénéfices aux masses de capitaux en circulation, la réalité fondamentale de l'économie réelle apparaît publiquement: la consommation trop faible, de plus maintenant privée du soutien du « crédit facile », ne peut générer de rentabilité suffisante aux capitaux survivants.
Résultat concret: les entreprises sont étouffées par l'absence soudaine de liquidités et le chômage, la précarité, la misère explosent dans le monde entier, donc aussi en France et à Asnières!
De là se profilent des crises sociales et politiques au niveau mondial aussi, avec leurs conséquences au niveau local aussi.
A l'heure actuelle, deux vagues « de crises » sont en voie d'arriver sur le monde, survenant dans une situation présente de chaos et de paralysie croissants, les Etats étant incapables de faire face à ces crises en série ou « serial crises » en anglais:
la crise des « prêts commerciaux » (estimés entre 800 et 1200 milliards de dollars, selon les avis autorisés);
la crise des « credits exchange swaps » en anglais ( en fait des assurances d'assurances de prêts financiers à haut risque) pour 73000 milliards de dollars américains. Cette crise et de loin la plus dangereuse par son ampleur immense.
En résumé, les deux crises qui arrivent sont environ 100 fois PLUS FORTES que la seule crise dites des « subprimes » (environ 700 milliards de dollars en première phase), crise qui a généré à elle seule la situation actuelle de chaos, de chômage de masse et de faillites!
Cela seul devrait indiquer la puissance destructrice de l'onde de choc potentielle de ces deux crises sur les citoyens du monde, de France et d'Asnières.
A cela s'ajoute, il est vrai, la seconde vague de crise des « subprimes », qui n'est pas encore chiffrable avec précision, mais devrait dépasser les 1000 milliards de dollars.
En un mot, concernant Asnières, la crise ne va pas « apaiser » les citoyens, ni « apaiser » la gestion de la commune, mais exacerber des problèmes qu'il serait nécessaire d'anticiper par des mesures fortes, populaires et concrètes.
Avis aux élus du Conseil Municipal: le temps est à la tempête!
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Et Asnières et ses citoyens dans ce contexte en 2009?
Pendant que des élus municipaux évoquent le marché de Noël tenu à Asnières dans un climat de morosité et d'inquiétude palpable et audible, le monde qu'ils ont connu s'écroule autour d'eux.
L'image est forte, mais bien réelle!
Et elle montre bien le décalage immense entre la perception des évènements actuelles par les politiques et celles des citoyens qui voient bien leur situation matérielle se détériorer et les perspectives d'avenir s'assombrir.
Il en est résulté aussi l'annonce par le maire, dans ce contexte de cataclysmes économiques en série jamais vus, d'une « hausse maîtrisée » des impôts et taxes locaux.
Bref, comme nous l'avions expliqué, faute d'avoir le simple courage politique, naturel, plus que nécessaire dans un tel contexte, de reprendre l'argent public disparu depuis 2001 dans la poche des responsables et coupables de ces délits, erreurs, irrégularités et anomalies que le maire connaît bien en détail depuis le 4 avril 2008 (remise du Rapport de la Chambre Régionale des Comptes), Sébastien Pietrasanta explique sans rire qu'il veut prendre plus aux citoyens appauvris et en voie de l'être encore plus en 2009.... afin de leur redonner plus!!!
On ne sait plus, à lire cette pirouette médiocre, s'il faut en rire ou en pleurer!
Sébastien Pietrasanta est en effet devenu ainsi un « cas », une exception parmi tous les politiques français et internationaux: il est le seul à ce jour qui souhaite prendre aux citoyens de l'argent pour....leur redonner ensuite!
Comprenne qui pourra l'intérêt de la chose, celle-ci ressemblant à un prêt des citoyens à leur commune sans d'ailleurs aucune garantie de retour des fonds....
Partout dans le monde, élus et gouvernants visent tous à redonner, au moins, du pouvoir d'achat aux citoyens par des politiques de relance, lui a inventé la pierre philosophale ultime: « je vous prends votre argent alors que vous êtes dans la crise afin de vous le rendre mieux, à vous, victimes de cette crise »!
On notera que son propre parti- le PS (toutes tendances confondues)- est favorable, comme tous les responsables politiques de tous bords qui pensent avec un minimum de cohésion intellectuelle, à une action forte, efficace de relance de la consommation populaire.
A Asnières, Sébastien Pietrasanta-élu PS- est pour réduire de facto la consommation populaire, ou, du moins, le pouvoir de consommation populaire.
Il semble qu'il y ait quelque part une erreur, un hiatus entre les deux positions exprimées!
Le mot- moral- de la fin sera laissé à un membre de notre rédaction, esprit facétieux et irrévérencieux, qui nous livre ainsi son analyse personnelle:
«Avoir un maître en politique- Julien Dray: NDLR- qui dépense en liquide 38000 euros pour acheter une montre alors qu'il affirme représenter ceux qui souffrent et sont défavorisés, cela n'est peut-être pas le meilleur moyen pour appréhender sainement les réalités pertinentes de ce monde en crise »!
A quoi nous objecterons avec humour que les réalités de la vie « bling-bling » semblent rattraper Julien Dray qui, visiblement, ne paraissait pas non plus être un « défavorisé ». En tout cas, maintenant, sa situation est aussi « critique »! Il affronte sa propre « crise ».
Sébastien Pietrasanta devrait vite changer de mentor et conseiller politique. Celui-ci est par trop éloigné des réalités des citoyens, et, de plus, il est dorénavant un ami qui tend à devenir source d'ennuis et d'opprobre publique.
En même temps, il pourrait changer complètement de politique de recouvrement de nouvelles ressources fiscales: la Justice est toujours là pour ce faire et le Rapport de la Chambre Régionale des Comptes pourrait de nouveau lui être un atout maître pour son avenir, comme fin 2007 et début 2008.
"Gouverner, c'est prévoir", dit le dicton. Bien gouverner, c'est bien prévoir!
Marylise Dipusu
Chapitre 73 des chroniques asnièroises d'après le 16 mars 2008
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