mardi 19 juin 2012

Asnières: lettre asnièroise



Cette affiche rouge sur un "sale destin" convient en cette fin de printemps 2012 pour résumer les sentiments qui sont ceux de Manuel Aeschlimann. L'ancien député aura été trahi en quelques jours, sous diverses formes plus ou moins ouvertes, par son ancien adjoint Laurent Martin Saint Léon et son ex-candidat anti-PS de 2004, Mohamed Bentebra, sans parler de ceux qui ne le soutiennent en rien (Thierry le Gac et Cyrille Dechenoix, le tout au sein de l'UMP locale. Que reste -il de son aura passée? Rien qu'un bilan totalement et globalement négatif, de l'avis général.

Quelle aura été la trace la plus marquante du passage fugace de Manuel Aeschlimann à Asnières? Selon beaucoup, ses trahisons et ses mensonges, y compris sur son dernier échec électoral qu'il ne parvient pas à reconnaître comme étant dû exclusivement à lui, comme pour Nadine Morano, Frédéric Lefèvre, Claude Guéant ou Christian Vanneste.

Cette iconographie est à rattacher au courrier de lecteur en pcc ( lettre dont nous ne garantissons pas qu'elle ne soit pas hautement satirique et amusante.)

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La rédaction d'Asnières Nouvelles Citoyennes a reçu d'un lecteur se présentant comme un militant UMP asnièrois voulant s'exprimer, sous couvert d'anonymat, à travers cette lettre dédiée à Manuel Aeschlimann, lettre que nous avons souhaité publier tant elle est à la fois profonde, sincère et émouvante, loin de toute ironie facile et de tout esprit satirique à quelques degré que ce soit.

L'esprit satirique, nos lecteurs le savent, n'est pas une habitude d'Asnières Nouvelles Citoyennes, surtout après le scrutin du 17 juin 2012. Nous n'oserions pas.....

Sachant que Manuel Aeschlimann et ses ultimes proches, mais aussi celles et ceux qui se préparent au combat afin de s'emparer de la direction de la section UMP d'Asnières lisent tous notre blog, la publication de cette lettre pleine de digne retenue et de compassion attristée nous a semblé convenir à la situation démoralisante, désastreuse et sombre de celui à qui cette supplique s'adresse.

Nos lecteurs auront compris le sens profond et essentiel de ce témoignage de grande compassion.

Place au courrier de notre lecteur anonyme asnièrois


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« Manu, on t’aime. Ne change rien. Nous, on ne changera pas ».



La terrible nouvelle est tombée au soir du 17 juin 2012 : Manuel Aeschlimann, le député d’Asnières-Colombes Sud, a perdu son siège…

Après 10 années de bons et loyaux services, le peuple, ingrat, a dépouillé Manuel Aeschlimann de son salaire, de ses indemnités diverses et des émoluments de son attachée parlementaire qui n’était autre que son épouse, la douce ultra-marine.

A peine l’annonce parvenue dans le charmant quartier du Bac, les ménagères de moins de 50 ans confectionnaient brassards noirs et faire-parts de même couleur.

Certaines même commençaient à remplir des cartons d’aliments de première nécessité afin de venir en aide au couple en difficulté…

A la paroisse, le bedeau passait commande d’un complément de cierges pour les offices du week-end prochain… Demande a même été faite par une employée municipale qui souhaite garder l’anonymat d’y inscrire en lettres d’or: « à Manu : reconnaissance et fraternité »

Devant la permanence UMP d’Asnières, des gerbes de fleurs blanches, des bougies et des dessins d’enfants jusqu'aux multiples témoignages d’affection jonchent le trottoir.

C’est une foule impressionnante de militants éplorés qui se prosternent devant l’icône du député, exposée en vitrine. 

Chacun a l’espoir fou de croiser une dernière fois son idole. De goûter encore et encore à cette chaude poignée de mains chaleureuses qui électrisait les électeurs et déclenchait quasi instantanément ce sourire étincelant, si franc et complice, sur le visage du digne représentant de la République.

Oui, je peux personnellement témoigner de l’immense chagrin qui submerge mes concitoyens devant l’incroyable brutalité de l’envolée de celui qui incarnait encore hier à Asnières, le sens de l’Etat, l’excellence, la probité. 

C’est au travers de ses multiples actions de terrain que chacun aura pu juger de la qualité de l’homme et bien au-delà, de la qualité du serviteur de l’Etat.

C’est avec une immense émotion que ceux qui l’ont côtoyé au travers de son irrésistible ascension se souviennent de l’énergie, de l’intelligence stratégique, de l’indéfectible engagement au service de la population, déployés lors de ses toujours si difficiles campagnes électorales et qui ,jusqu’à ses deux derniers échecs, ont invariablement vu triompher celui que même ses adversaires les plus farouches qualifiaient jalousement, à l’instar de notre Johnny national, de « bête de scène électorale ».

Bien sûr, ici ou là, de petites gens aigris ont émis quelques critiques quant à la manière dont Manuel Aeschlimann aurait géré certains dossiers.

Bien sûr, ici ou là, quelques roitelets de terrains vagues ont critiqué en son temps ses milices citoyennes et autre approche d’un communautarisme humaniste.

Bien sûr, ici ou là, quelques opportunistes ont trouvé à redire quant à la manière dont Manuel Aeschlimann aurait soi-disant trahi tel ou tel de ses compagnons de route, de droite, de gauche, du centre et d’ailleurs.

Bien sûr, ici ou là, quelques Asniérois, par des tracts peu glorieux, ont cru bon de témoigner de multiples dérapages et prétendus mensonges perpétrés par Manuel Aeschlimann.

Bien sûr, le Tribunal Correctionnel de Nanterre, puis la Cour d’Appel de Versailles ont condamné Manuel Aeschlimann pour favoritisme.

Mais quel homme politique ne l’a pas été dans l’exercice si difficile de ses fonctions, ballotté de-ci de-là, dans le labyrinthe infernal de la législation trop pointilleuse des marchés publics ?

Bien sûr, ici ou là, des Asniérois tatillons, sur la base d’un rapport de la Chambre Régionale des Comptes de 2007, ont attiré l’attention sur quelques excès de notre édile et de son entourage proche.

Mais qui peut connaître dans le détail, sans risque de commettre une erreur, le tréfonds des arcanes de la gestion scrupuleuse des avantages en nature dans les collectivités locales ?

Bien sûr, ici ou là, de trop nombreux Asniérois rendent Manuel Aeschlimann responsable de l’effondrement de la droite locale.

Et bien à ceux-là, je veux rappeler l’immense dévouement dont a fait preuve Manuel Aeschlimann depuis qu’il a choisi de rentrer en politique comme d’autres rentrent dans les ordres, avec, chevillé au corps, cette extraordinaire foi en l’humain qui donne au regard de celui qui la sert cette indéfinissable aura de bonté immanente.

Que ce soit au Conseil Général, à la mairie d’Asnières ou à l’Assemblée Nationale, Manuel Aeschlimann a laissé derrière lui l’empreinte de celui qu’on regrette et dont le bilan est régulièrement donné en exemple aux apprentis de la chose publique.

Et à tous ceux qui le pleurent, je veux redonner espoir.

Manuel Aeschlimann n’est pas homme à lâcher prise. Il n’est pas homme à se laisser submerger par le doute après la défaite. Comme il l’a toujours fait, il saura rebondir et ne laisser à personne d’autre le soin de mettre en place les outils de la reconquête.

La permanence de l’UMP restera le carrefour hétéroclite de ce que son parti sait drainer d’adhérents fidèles, dévoués, au service de l’idéal humaniste d’un Frédéric Lefèvre, d’une Nadine Morano ou encore du regretté Christian Vanneste qui savait si bien exprimer tout haut ce que notre socle français de souche pense tout bas et qui a été si brutalement sacrifié sur l’autel de la bien-pensance.

La permanence UMP d’Asnières sur Seine restera le refuge de celui qui a su en faire son sanctuaire.

A n’en pas douter, elle sera défendue bec et ongles par ses amis de la première heure, au service de la grande croisade contre les opportunistes dévorés par les ambitions personnelles et qui voudraient lui ravir sa place de Guide.

Depuis plus de quinze ans, Manuel Aeschlimann, de couloirs obscurs en sombres antichambres, de tentes de proximité en salles des fêtes, de vins d’honneurs en coupés de rubans, domine par son talent la politique locale.

Qui osera défier sur son terrain celui qui a tant fait pour rendre à la politique ses lettres de noblesse ? Qui osera agiter le goupillon de la révolte face au vicaire de l’orthodoxie droitière locale ? Qui osera faire du sanctuaire de l’UMP asniéroise le mausolée de Manuel Aeschlimann ?

Honte à celui ou celle qui osera émettre la moindre critique pour évincer de son siège celui qui, en son temps, a tant fait pour convaincre son ami Frantz Taittinger de pousser Michel Maurice-Bokanovski, le trop vieux Compagnon de la Libération, lieutenant de vaisseau, croix de guerre, à prendre une retraire bien méritée après six mandats consécutifs à la tête de la mairie d’Asnières.

Honte à celui ou celle qui osera défier celui qui a si courageusement succédé à son ami Frantz Taittinger alors que celui-ci quittait son poste pour raisons de santé, épuisé par les tiraillements internes incessants dans son conseil municipal, harcelé par un collectif d’habitants mécontents de l’installation surprise de parcmètres en zones résidentielles, et que des rumeurs malveillantes prétendaient manipulé par le premier adjoint qu’était justement Manuel Aeschlimann, dans le sinistre dessein d’endosser l’écharpe tricolore à la place de l’héritier des grands crus de vins blancs pétillants.

Dormez tranquilles, Asniéroises, Asniérois. rien ne va changer à l'UMP d'Asnières.

Il n’est pas concevable qu’au sein même de la droite locale, une voix dissidente ose revendiquer une nouvelle direction de la section. Le ferait-elle, qui, à droite, peut revendiquer de prendre les rênes ?

Qui, depuis toutes ces années, a fait montre du charisme et du caractère nécessaires à la reprise en main, à la fédération des courants, des égos et des ambitions légitimes ?

Qui, lors des dernières élections, a osé prendre la position courageuse et indépendante qui mériterait que son cas soit même évoqué aujourd’hui pour figurer sur la liste des prétendants au siège du Guide lors des prochaines assises de l’UMP locale ?

Personne.

Seul Manuel Aeschlimann, le Guide, a le vrai goût de la réussite flamboyante.

Seul Manuel Aeschlimann saura faire face à l’adversité avec le dévouement qu’on lui connaît, comme il le fait tous les jours dans son métier d’avocat en prenant la défense des indéfendables, fort de cette citation de Balzac « la gloire d’un bon avocat consiste à gagner de mauvais procès ».

Seul Manuel Aeschlimann a l’oreille des instances de l’UMP départementale et nationale. Il est un proche de celui qui a rétabli dans la conscience de nos concitoyens « la valeur argent » et qui n’a pas hésité à flirter avec les valeurs du FN, pas si éloignées au fond du fond, à quelques exceptions près, de celles que partagent les adhérents de nos fédérations UMP.

Après deux malheureuses contre-performances, conséquences d’épiphénomènes locaux, Manuel Aeschlimann reste le seul atout maître sur l’échiquier politique asniérois pour la reconquête.

Et face aux pisse-froids qui agitent l’étendard du renouvellement, la permanence de l’UMP locale fait front derrière le Guide et son ultra-marine, en hurlant : « Manu on t’aime. Ne change rien. Nous, on ne changera pas ».


PCC pour un militant UMP anonyme,

A Asnières, le 19 juin 2012

N S


Chapitre 522 des chroniques asnièroises d'après le 16 mars 2008

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